Nos îles ont un charme fou, et s’y promener quelques heures ou y passer quelques jours procure toujours un ressourcement bénéfique pour le corps et l’esprit. Nous avons tous dans notre livre de souvenirs intérieurs des instants uniques qui se déroulent sur une île, de la chasse au bigorneau aux jeux entre cousins, à la contemplation des vagues se fracassant contre du granit millénaire. Ces endroits magiques sont nombreux. Concentrons-nous donc sur les principales îles de la côte atlantique.
Les îles d’Ouessant, Molène et Sein
Ultimes et précieuses escales avant le large océanique, ces îles sont à couper le souffle, expression malheureuse tant le vent dessine en continu le paysage sauvage de ces lieux préservés. Suspendus hors du temps, ces cailloux sont des mondes à part et y séjourner marque une étape inoubliable de sa vie. Sur Molène et Sein, les véhicules sont prohibés, il faudra marcher ou pédaler, la meilleure façon qui soit de rester humble sur ces îlots minéraux océaniques, souvent visités par des dauphins et des phoques.
Les îles des Glénan
L’école de voile de grande réputation (les Glénans avec un « s » cette fois) ne doit pas nous faire oublier que ces émergences insulaires se révèlent des lieux extraordinaires aux caractères bien trempés. Une bonne douzaine d’îles et îlots compose cet archipel réputé pour la beauté de ses eaux couleur émeraude. Des bateaux à fond de verre vous permettront d’apprécier (en été) la richesse de la faune et de la flore sous-marine. Sur l’île-Cigogne, un fort flanqué d’un phare guidait les corsaires. L’Île-de-Loch – la plus grande – abrite une impressionnante colonie de goélands argentés et bruns. Les amateurs apprécieront ce rendez-vous avec la faune sauvage !
Groix
En haut du clocher, la girouette est en forme… de thon ! LÎle-de-Groix fut en effet, il n’y a pas si longtemps encore, le premier port thonier de France ! L’originalité est de mise ici, on y trouve par exemple la seule plage convexe d’Europe qui en plus se déplace d’une bonne dizaine de mètres chaque année. Les scientifiques ne comprennent pas grand-chose à ce phénomène ! Autre étrangeté ; vous remarquerez une pierre bleue - le (ou la) glaucophane – que l’on ne trouve qu’ici… et au Groenland !
Belle-Île, Houat et Hoëdic
Chantée par Voulzy et d’autres, racontée par des poètes, dessinée par des peintres, habitée par des stars, Belle-Île se découvre de mille façons. Il faut y passer du temps, car elle est la plus grande de Bretagne et de la métropole après la Corse. Belle-Île-en-Mer bénéficie d’un microclimat particulièrement doux, ce qui illumine vos escapades le long des côtes (l’incontournable Pointe-des-Poulains), au cœur des ports et des villages vivants ou dans la nature préservée. Houat et Hoëdic affichent le même tempérament. Leurs relatifs isolements en font des escales plus confidentielles pour les amateurs de tranquillité et de nature, loin des sentiers battus.
Noirmoutier
La première île de notre périple reliée au continent par un pont… à moins que vous ne tentiez l’aventure du passage du Goix à marée basse uniquement. Les poteaux pour se réfugier à marée haute vous inciteront à scrupuleusement respecter les horaires ! La forêt de 145 hectares de pins maritimes ajoute des senteurs méridionales au lieu. Noirmoutier s’apprécie également pour son climat insulaire et ses grandes plages de sable fin.
L’Île-d’Yeu
Nous sommes en Vendée, pourtant les paysages côtiers ont un air de famille certain avec la Bretagne ou l’Irlande. La Fée Morgane devait certainement venir ici pour ses vacances. L’Île-d’Yeu se visite en vélo (difficile d’y apporter sa voiture) et surtout à pied. Les pistes et sentiers sillonnent la petite île, dont celui qui vous portera jusqu’aux ruines d’un château qui – dit-on – servit de modèle à Hergé pour illustrer son album l’Île Noire. De belles falaises ponctuées de plages de sable fin parfois confidentielles… voilà la carte postale exotique de ce rocher posé dans l’Atlantique.
L’Île-de-Ré
C’est un choc, et la rupture est immédiate. Du haut du pont, vous comprenez que vous allez changer radicalement d’ambiance. De part et d’autre, d’immenses plages. Au loin, une forêt de pins, et en allant plus avant, des petits ports comme La Flotte ou Saint-Martin, puis Ars-en-Ré et enfin le Phare des Baleines avec vue sur les écluses à poissons et la côte américaine si vous avez de bons yeux. Une immense réserve ornithologique vous invite à partager la vie de dizaines d’espèces d’oiseaux. L’Île-de-Ré est une escale thérapeutique de notre périple atlantique.
L’Île-d’Oléron et Aix
L’une se découvre par son pont (gratuit, merci) et l’autre au départ de Fouras (près de La Rochelle) en passant par Fort Boyard. L’Île-d’Oléron s’apprécie pour sa grande plage de sable fin sur la côte ouest et ses ports ostréicoles au nord. La citadelle du Château-Oléron atteste de la position stratégique de l’île en XVIIe siècle. Ne manquez pas le retour des bateaux de pêche au port de la Cotinière ; un spectacle vivant ! L’Île-d’Aix quant à elle se visite en une journée, on y fait le tour en quelques coups de pédales et cet effort est largement récompensé. Si vous avez la chance de pouvoir y passer une nuit, non seulement vous pourrez dire au revoir aux derniers touristes qui retournent sur le continent, mais vous vivrez aussi une des nuits les plus calmes et les plus magiques de votre vie, isolé au milieu de l’Atlantique.
Et vous, quelle est votre île préférée ?
Agnès, toujours l’air marin